22/02/2016
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- Cet apiculteur français suit depuis très jeune un traitement à base de cannabis et se définit comme un passionné de la nature et de l’éducation de tout type d’animaux.
- Ces deux choses ont contribué à son expérience de plusieurs années dans la recherche sur la façon de joindre les propriétés de la plante et des insectes auxquels il dédie sa vie.
- Son résultat s’appelle « cannahoney », un nectar délicieux qui n’a laissé personne indifférent et qui doit faire face aux lois restrictives de son pays.
Il est artisan, serrurier et surtout apiculteur, bien que dans ce dernier métier il ne soit pas comme dans les autres. Ses plus de 4300 fans sur Facebook et 700 sur Instagram cherchent quelque chose que personne d’autre n’offre : de merveilleuses photos dans lesquelles les plantes de cannabis peuvent être admirées de près. Bien que plus d’une personne s’effrayerait de trouver des abeilles dans sa plantation, celui-ci est l’objectif principal de ce français de 39 ans qui se définit comme défenseur du cannabis thérapeutique et de sa légalisation.
Il s’appelle Nicolas, bien qu’il soit plus connu sous le nom de Nicolas Trainerbees, un pseudonyme qui n’est pas accidentel. Il l’utilise depuis plus de 20 ans car il a toujours aimé passer du temps avec tout type d’animaux, plus particulièrement avec des insectes et, surtout, des abeilles. Il les observe et, d’après ce qu’il a pu nous raconter (sans nous révéler son secret), les domestique pour qu’elles se comportent comme il le désire.
« J’ai entraîné des abeilles pour faire plusieurs choses, comme la cueillette du sucre des fruits, au lieu d’utiliser des fleurs ». Mais en dehors de ça, il a aussi fait des essais avec des tarentules, des lézards, et des fourmis car c’est, explique-t-il, « un passionné de la nature depuis l’enfance ». Cet aspect l’a mené à devenir autodidacte dans le monde de la biologie animale, de l’entomologie, de la culture du cannabis, de l’amélioration de toutes sortes de plantes et de tout ce qui a à voir avec le monde des ruches.
Depuis un certain temps, il travaille avec des abeilles productrices de « cannahoney », nom par lequel il a décidé d’appeler son miel cannabique spécial. Cependant, avec modestie, il dit ne pas avoir créé de miel, « mais plutôt une technique d’entraînement selon laquelle les abeilles récupèrent la résine et l’utilisent dans les ruches ». Ensuite, la substance finale est seulement le fruit du travail de ces petits insectes.
Comment un apiculteur décide-t-il que ses abeilles obtiennent le nectar du cannabis ? En premier lieu, par expérience personnelle. Nicolas est hyperactif depuis ses 7 ans ce qui, allié à un système éducatif qu’il considère « inadapté » l’a fait abandonner l’école assez tôt. Dès sont plus jeune âge, il a découvert que la plante l’aidait à canaliser son problème et, à cause de ça, « j’ai commencé à en consommer avant mes 10 ans », assure-t-il.
Des années plus tard, de nombreuses personnes connaissant ses capacités pour élever et former les abeilles ont commencé à lui demander pourquoi il ne les utilisait pas dans le monde du cannabis, en faisant de sorte que les abeilles créent un type de miel avec des plantes de cannabis. Il s’était rendu compte que, en réunissant les propriétés des deux choses, et si les animaux arrivaient à utiliser correctement la résine, il obtiendrait un grand résultat : « Je connaissais depuis longtemps les bienfaits pour la santé des produits issus des abeilles comme le miel, la propolis, le pollen, la cire et la gelée royale et aussi ceux du cannabis », donc il a décidé de prendre en compte les demandes.
Par ailleurs, « tout ce qui passe à travers le corps d’une abeille s’améliore », dit-il, vu que leurs enzymes transforment le nectar en miel. La résine obtenue des saules, des peupliers et d’autres arbres se transforme en propolis, qui est antisseptique, anitbiotique, antifongicide, antibactérienne et cicatrisante. « Donc, si l’abeille ingérait la résine de cannabis, cela lui serait aussi très bénéfique. Un nouveau défi est né pour moi dans lequel les abeilles devront obtenir cette résine », affirme-t-il.
Depuis ce moment (à partir de 2006) il a passé du temps à les observer, à examiner les ruches et le comportement de ses habitants et à penser qu’il devait y avoir une façon d’attirer un bon nombre d’insectes jusqu’à la résine. « Celui-ci a été le point de départ de mes recherches », explique-t-il. Quand il a commencé les vérifications il a tout de suite constaté que jusqu’à ce moment-là personne n’avait relié les deux mondes et y compris les moins convaincus considéraient que le cannabis n’était pas une plante typique pour l’obtention de miel, donc qu’il serait impossible que les abeilles s’approchent d’elle pour en recueillir son pollen particulier. Nicolas a démontré aux plus naïfs qu’ils avaient tort.
Après plusieurs essais et beaucoup d’observation, son entraînement a porté ses fruits en 2014, « avec l’énorme surprise que les abeilles utilisaient la résine comme propolis » et aussi pour créer du miel avec les mêmes effets que le cannabis. Ses terpènes ont « un goût délicieux et agréable » qui rappelle la plante fraîche, même si le goût change légèrement d’une récolte à l’autre.
La « cannahoney » a une odeur « très florale » et une couleur qui change légèrement en fonction des variétés, bien qu’elle ne varie seulement qu’entre le vert clair et le jaune. La substance « n’est pas fumable, elle s’ingère et est bonne pour la santé », explique son créateur.
Nicolas utilise des variétés de cannabis créées par lui-même. Selon lui « les abeilles acceptent tout », c’est pourquoi il en utilise aussi d’autres déjà existantes. En effet, la dernière fournée de miel a été créée à partir d’une California Orange.
Avant d’en recevoir les premiers résultats certains disaient que le cannabis était nocif pour les abeilles. Nicolas était parfaitement convaincu que ce n’était pas de le cas, mais a dû attendre deux ans, attendre que le projet se consolide et jusqu’à pouvoir prouver que ces plantes n’avaient aucun impact négatif sur les insectes. « Les abeilles qui produisent le « cannahoney » ne sont pas affectées par les cannabinoïdes car elles n’ont pas de système endocannabinoïde », explique-t-il.
Il possède désormais 30 ruches, beaucoup d’entre elles sont utilisées pour son projet de miel de cannabis. Cependant, il fait face aux difficultés de vivre dans un pays qui restreint grandement tout ce qui touche le domaine du cannabis. Il est donc obligé de cultiver ses plantes dans des espaces à l’air libre, loin de chez lui et encourt le risque le risque lié au transport des plantes près des ruches pendant le temps nécessaire à ce que les abeilles profitent de leur nouveau « pollen ».
Sa situation ne l’empêche pas d’échanger avec ses fans sur les réseaux sociaux, où il publie ses nombreuses recherches qui soutiennent les propriétés thérapeutiques du cannabis qu’il atteste lui-même. Les photos qu’il publie parlent d’elles-mêmes ; elles montrent non seulement les plantes avec des abeilles, mais aussi, par exemple, des crêpes sur lesquelles il a étalé du miel qu’il a lui même fait. Nicolas dédie presque tout son temps à cette activité, il n’a donc pas de site internet ou de blogs : « Je travaille seulement avec ma femme et je n’ai pas le temps ni l’argent pour en faire beaucoup plus ».
Des échantillons si attrayants font que beaucoup d’utilisateurs lui demandent la date à laquelle ils pourront se procurer la substance, bien qu’il reconnaisse qu’il lui manque encore une analyse plus détaillée pour déterminer toutes les propriétés qu’elle possède. Malgré cela, il assure que trois personnes souffrant d’anxiété ont gouté quelques cuillères « et se sont senties beaucoup mieux ».
Ses pas ont déjà servi d’exemple a beaucoup d’autres apiculteurs. Maintenant, son principal objectif est d’aller dans un autre pays que la France pour traiter sa pathologie de façon légale mais aussi pour travailler avec plus de liberté et parvenir à ce que des professionnels du secteur analysent son travail. Sa prochaine destination, si tout se passe comme il le souhaite, sera l’Espagne.
Source : dinafem.org