COMMENTAIRE DU CIRC : parfaite illustration de l’incurie des autorités locales ou nationales à faire face à un phénomène que leurs choix politiques ne font que dynamiser. Un « four » fermé, c’est un autre qui ouvre après quelques règlements de compte pour s’imposer… Merci la prohibition !
Devenu un Quartier de reconquête républicaine (QRR), le secteur de Noisiel-Torcy bénéficie de la Police de sécurité du quotidien. Que s’est-il passé depuis ?
« Noisiel, circonscription du cannabis ». C’est en ces termes que le quartier de reconquête républicaine (QRR) de Noisiel-Torcy a été qualifié lors d’une visite de bilan du dispositif, un an et demi après le début de sa mise en place.
« Dès qu’on a su, en 2018, qu’on aurait le QRR, qui coïncidait avec l’arrivée de la police de sécurité du quotidien (PSQ), on a mis en place une stratégie locale. Le QRR vient en lien avec la lutte contre le repli identitaire et l’amélioration de l’habitat », introduit Béatrice Abollivier, préfète de Seine-et-Marne.
Dissolution de deux points de deal
Un groupe de police pédestre a été créé en janvier 2018 pour occuper le 43 Cours des Roches, point de vente de stupéfiants avec 150 clients quotidiens. « L’arrivée simultanée de la vidéoprotection a permis sa disparition. On a retrouvé un quartier populaire où l’on peut aller à toute sécurité à 15 heures», se réjouit Eric Slangen, commissaire-divisionnaire.
Toutefois, « la lutte pérenne contre le trafic est difficile car cela génère une économie souterraine extraordinaire ». Après s’être déplacé place des Genêts où les caméras sont arrivées le 15 avril, le trafic s’est installé dans la Cité blanche, en lisère de Champs-sur-Marne, avec 200 consommateurs par jour.
«Ces dernières années, la délinquance de voie publique a diminué, avec un niveau quasi zéro de vol à main armée. Il n’y a plus de séries de vol avec violence. On peut contrôler et interpeller partout – sauf dans le quartier des Montagnes bleues – pour faire appliquer la loi Républicaine », se satisfait Eric Slangen.
Deux cellules contre le trafic de stupéfiants
Une cellule de lutte contre les trafics, propre au QRR, a été créée jeudi soir. «Des réunions de cette instance auront lieu chaque mois. Son objectif est de coordonner les actions», indique la préfète.
Elle s’appuiera sur une cellule de renseignement opérationnel sur les stupéfiants, comme il y en existe déjà à Marseille. Elle permettra de renforcer le partage d’information avec la police judiciaire pour remonter des équipes de trafiquants.
«La lutte contre le trafic de stupéfiants est la priorité numéro 1 dans le département », a rappelé Philippe Justo, directeur départemental de la sécurité publique.
Dominique Laurens, procureure de Meaux, a rendu hommage au «travail extrêmement important déployé quotidiennement dans ce commissariat dans des conditions pas toujours faciles. Nous l’accompagnons par des déferrements, des poursuites, des mises hors d’état de nuire ».
Neuf nouvelles recrues dédiées à la proximité
Neuf nouvelles recrues sont aussi arrivées mi-juin au commissariat de Noisiel – où la moyenne d’âge est de 34 ans -dans le cadre de la police de sécurité du quotidien. « Ils interviennent sur la voie publique et pour l’accueil des victimes. Nous avons élargi les créneaux d’accueil jusqu’à 21 heures et le dimanche », précise Eric Slangen.
«J’appartiens au groupe de sécurité de proximité affecté aux secteurs de Noisiel et Lognes. Je suis allé tout de suite sur le terrain pour une prise de contact avec les commerçants, la population, etc. On se déplace à pied, en VTT ou avec le RER», explicite un policier originaire de Nice. Je prends mes marques par rapport aux spécificités du quartier. On apprend plus la ville que le travail ».