Des militants envoient par courrier 200 g de cannabis au Premier ministre et à d’autres responsables politiques.
L’activisme pour la légalisation du cannabis prend une tournure provocatrice en Norvège. Récemment, l’Alliance pour une politique en matière de drogues axée sur les droits de l’homme (AROD) a lancé une action audacieuse en envoyant 10 lettres contenant 200 grammes de cannabis à divers responsables politiques, y compris le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre. Cette initiative a été présentée comme un acte de « désobéissance civile » contre l’interdiction du cannabis et la persécution des toxicomanes dans le pays.
Cette stratégie rappelle une action similaire survenue en France en 1997, lorsque le Collectif d’information et de recherche cannabique (CIRC) avait envoyé des pétards aux députés français. Cette démarche symbolique visait à sensibiliser les élus sur la question de la légalisation du cannabis et à dénoncer les politiques répressives en vigueur depuis des décennies.
Le contexte de l’action:
Le café cannabique d’Oslo
Le motif derrière cette action est l’annonce de la création du premier café cannabique d’Oslo par l’Alliance. Roar Alexander Mikalsen, président de l’AROD, a déclaré à CannaReporter qu’ils n’avaient reçu aucune nouvelle de la police malgré l’envoi de 200 grammes de cannabis dans les lettres. Il a souligné que cette quantité symbolique était destinée à mettre en lumière la nécessité d’une réforme juridique concernant le cannabis en Norvège.
Club de cannabis et désobéissance civile en réponse à la persécution des droits humains:
Critique de la politique actuelle en matière de drogues
Selon les leaders de l’AROD, la politique norvégienne en matière de drogues est confrontée à une crise de légitimité. Malgré les conclusions de plusieurs rapports démontrant l’inefficacité des sanctions, la politique gouvernementale reste marquée par une « panique morale ». Roar Mikalsen souligne le besoin d’une évolution vers des principes plus justes pour préserver un État de droit libéral.
La protection des droits de l’homme
L’AROD affirme que la politique actuelle en matière de drogues viole les droits de l’homme et perpétue des formes de persécution. Ils insistent sur la responsabilité du directeur des poursuites pénales dans la garantie de l’ordre public. En l’absence de réformes, l’AROD prévoit un marché permanent du cannabis à Oslo, mettant ainsi en danger la sécurité publique.
Un documentaire comme plaidoyer:
Ce documentaire met en lumière la longue histoire de prohibition en Norvège et l’inaction de la Cour européenne des droits de l’homme face à la persécution des groupes marginalisés. Il révèle également les luttes des toxicomanes norvégiens pour accéder à des solutions efficaces. Sur cette base, l’AROD a sollicité la protection des minorités auprès de la Cour européenne.
Conclusion:
L’activisme pour la légalisation du cannabis en Norvège prend une tournure radicale avec l’action de l’AROD. En envoyant du cannabis aux responsables politiques, ils cherchent à provoquer un débat sur la réforme de la politique en matière de drogues. Avec l’espoir que leur démarche conduira à des changements significatifs, l’AROD reste déterminée à défendre les droits de l’homme et à promouvoir des solutions plus sûres pour la société norvégienne.
Cette action soulève également des questions pertinentes sur la politique des drogues menée dans d’autres pays, dont la France. Depuis 53 ans, la France maintient une politique de lutte contre les drogues qui n’a pas donné les résultats escomptés. Il est peut-être temps pour nos dirigeants politiques en France de réexaminer leur approche et d’envisager des solutions plus progressistes, inspirées par les initiatives comme celle de l’AROD en Norvège. La nécessité de réformes significatives dans la politique des drogues est un défi mondial auquel les gouvernements doivent faire face avec sérieux et ouverture d’esprit.
Lire aussi : Opérations « Place Nette » : Impuissance et gesticulations…