Une semaine après la décision du Conseil d’État qui autorise la vente de fleurs de CBD, la molécule non psychotrope du cannabis, le président de l’association Tahiti Herb Culture, Karl Ahinia, interpelle le gouvernement pour qu’il mette à jour le texte adopté par l’assemblée de la Polynésie en novembre dernier.
Une décision « historique » du Conseil d’État, pour Karl Anihia, président de l’association Tahiti Herb Culture et membre du Syndicat polynésien du chanvre. La semaine dernière, la plus haute juridiction administrative a définitivement annulé un arrêté métropolitain interdisant la vente de fleurs de CBD. La loi du Pays portée par le gouvernement, et adoptée en séance le 17 novembre dernier, modifie la liste des substances vénéneuses pour ouvrir la porte aux produits à visées thérapeutiques, à base de cannabis à faible teneur en THC Mais cette loi du Pays est déjà obsolète, disent les partisans du cannabis thérapeutique, puisqu’elle exclut les graines et les fleurs de cannabis qui sont à présent légaux en métropole.
Manque de sécurité juridique
Et comme Nicole Sanquer il y a deux mois, Karl Anihia se demande si le texte du gouvernement, qui nécessitera encore 8 délibérations et 2 arrêtés pour être applicable, n’est qu’un simple appât électoraliste. Il craint aussi que la loi du Pays, qui par certains aspects est plus « audacieux dans sa conception » et « va au-delà des dispositions métropolitaines », ne soit retoqué par le Conseil d’État.
Karl Anihia espère que le gouvernement procédera à la modification du texte avant les élections territoriales, sans en faire un enjeu électoral, car pour lui le CBD, « c’est de l’emploi, de la transformation, de l’export. »