30/09/19
L’ASBL ValBiom a présenté lundi après-midi au MAD Brussels, la plateforme bruxelloise d’expertise dans les secteurs de la Mode et du Design, un nouveau tissu à base de chanvre produit en Belgique à quelque 80 designers du pays afin de promouvoir son utilisation.
ValBiom promeut les initiatives durables qui transforment la biomasse en énergie et matériaux. Elle a été mandatée par le gouvernement wallon au 1er juillet dernier pour coordonner les actions liées au développement de la filière du chanvre. En 2017, sa production s’est étendue sur quelque 465 hectares en Wallonie, avec environ 85 agriculteurs impliqués.
Valentine Donck, agronome et styliste, chargée de projet Fibres textiles chez Valbiom, remarque que sa culture est particulièrement écologique. « Il n’a pas besoin d’herbicide, d’insecticide, n’a pas de maladie connue… Il va donner une grande production à l’hectare, absorber beaucoup de CO2 sur l’année et abrite aussi la faune puisqu’il pousse jusqu’à 3-4 mètres. Plein d’insectes viennent aussi butiner ses fleurs. On a 70 ans de retard dans notre partie du monde puisque le chanvre a été interdit dans les années 50. Maintenant, la culture reprend. On voit vraiment un engouement partout en Europe avec des surfaces cultivées en augmentation marquée ces dernières années. Le chanvre peut aussi être utile comme isolant, au niveau cosmétique… »
Le tissu présenté ce lundi a été produit dans le cadre d’un projet financé par la Région wallonne, qui a été lancé il y a un an et demi. Un premier tissu avait été créé au début de l’initiative. Aujourd’hui, ce second prototype plus abouti a permis à 11 designers de confectionner différents vêtements, accessoires de mode et textiles de décoration, exposés au MAD.
Ils seront pour quelques-uns disponibles à la vente dans des magasins comme Whana ou Marie-Jeanne. Ce sont environ 300 mètres courants d’un tissu fait de chanvre, de laine et de lin qui ont été proposés ce lundi après-midi à des designers désireux de se lancer dans l’aventure aux côtés de ValBiom. La vente de ce premier stock doit permettre de financer une nouvelle production d’un tissu encore amélioré. L’objectif est d’augmenter la part de chanvre et de rendre le textile final plus fin en optimisant les processus de transformation.
Source : Le vif