Publié le 27 Août 2020 | Par Jérôme Gicquel
DROGUE La capitale bretonne est l’une des cinq villes à tester ce dispositif qui sera généralisé sur l’ensemble du territoire en septembre.
A Rennes, fumer un joint dans la rue est désormais passible d’une amende de 150 euros, et même de 450 euros en cas de majoration. Depuis le 16 juin, la capitale bretonne expérimente en effet l’amende forfaitaire délictuelle pour usage de stupéfiants avec quatre autres villes en France (Créteil, Reims ainsi que Marseille et Lille depuis le 16 juillet). Et les premières prunes n’ont pas tardé à tomber. A la date du 26 août, 172 verbalisations ont ainsi été réalisées sur le ressort de Rennes et 545 au niveau national.
Dans la capitale bretonne, 97 amendes ont été relevées en zone police et 75 en zone gendarmerie ; « 166 portaient sur du cannabis et sept sur de la cocaïne », a indiqué dans un communiqué Philippe Astruc, procureur de la République de Rennes. Ces deux substances sont « les deux actuellement éligibles dans le cadre de l’expérimentation, dans la limite localement de 10 grammes pour la cocaïne et 50 grammes pour le cannabis », a précisé Philippe Astruc.
Un outil pour « s’attaquer à la demande » et « responsabiliser l’usager »
Avec ce nouvel outil, qui sera généralisé sur l’ensemble du territoire en septembre, les autorités entendent ainsi « s’attaquer à la demande alors que la lutte antidrogue s’est jusqu’à présent essentiellement consacrée à l’offre », indiquait le procureur de la République de Rennes au moment du lancement de l’expérimentation. Cette amende forfaitaire doit permettre selon lui de « responsabiliser l’usager ».
« Ce sont les clients qui font prospérer ces commerces à caractère mafieux et cela a un impact sur la qualité de vie dans certains quartiers », poursuivait-il, citant en exemple les quartiers de Villejean ou du Blosne à Rennes qui ont été le théâtre de plusieurs règlements de compte entre trafiquants ces derniers mois. « Huit de ces dix affaires ont pu d’ores et déjà être élucidées et plusieurs réseaux démantelés », a précisé le procureur, ajoutant que 21 personnes avaient été mises en examen et 15 incarcérées.