Le CIRC tient à dénoncer fermement les déclarations de Bruno Retailleau ( vidéo ci-dessous), qui stigmatise une fois de plus les consommateurs de drogues comme responsables des violences liées au narcotrafic. Ces propos relèvent d’une stratégie de diversion visant à masquer les véritables coupables : ceux qui soutiennent et maintiennent une politique de prohibition criminogène.
La réalité qu’ils refusent de voir :
Non, ce n’est pas « un joint ou un rail de coke » qui a « le goût des larmes et du sang » ; c’est la prohibition elle-même.
En interdisant l’accès légal et contrôlé aux substances, cette politique offre aux criminels le monopole d’un marché hautement lucratif. Elle alimente les réseaux violents, multiplie les conflits territoriaux et condamne chaque jour des citoyens à subir les conséquences d’un trafic hors de contrôle. C’est cette prohibition et ceux qui la défendent, qui portent la responsabilité des ravages qu’elle génère.
Les consommateurs : boucs émissaires d’un système absurde
Accuser les consommateurs, comme le fait Bruno Retailleau, est une stratégie indigne et fallacieuse. Leur faire porter la culpabilité revient à nier les causes structurelles de la violence, à savoir une prohibition inefficace, coûteuse et criminogène. La logique qu’il avance – « pas de demande, pas d’offre » – est non seulement simpliste, mais elle détourne l’attention des véritables responsables. La demande de cannabis ou d’autres substances existe depuis toujours et c’est précisément l’interdiction qui la place entre les mains de criminels.
Ce que la prohibition coûte à la société :
- Un échec total en termes de santé publique : La consommation n’a pas diminué, bien au contraire. La France reste l’un des plus gros consommateurs de cannabis en Europe.
- Un gouffre financier : Des milliards d’euros gaspillés chaque année pour une répression inefficace, alors qu’une légalisation génèrerait des recettes fiscales utiles à des politiques de prévention et de soin.
- Des discriminations systémiques : Des contrôles au faciès et une stigmatisation des populations précaires, accentuant les fractures sociales.
- Une violence sans fin : Alimentée par des trafics que la prohibition continue de renforcer.
Exigeons un bilan de la prohibition
Avant de dépenser une fois encore l’argent public dans une campagne de communication moralisatrice, nous demandons une enquête parlementaire pour dresser un bilan complet de la loi de 1970.
Jamais cette politique, en place depuis plus de 50 ans, n’a fait l’objet d’une évaluation objective. Pourtant, un tel exercice révélerait l’ampleur des dégâts qu’elle cause : un échec patent à réduire la consommation, des coûts astronomiques pour l’État, une montée en flèche des violences et une criminalisation injuste des consommateurs. Si bilan il y a, il démontrera que les véritables responsables de cette spirale de violence sont ceux qui s’entêtent à défendre une politique répressive et inefficace.
La seule issue : légaliser et encadrer
La solution à cette violence ne viendra pas d’une énième campagne de culpabilisation des consommateurs, mais de la mise en place d’un cadre légal et réglementé pour le cannabis et les autres drogues.
Une légalisation pragmatique permettrait de :
- Tarir les revenus des réseaux criminels, en transférant ce marché dans un circuit légal et contrôlé.
- Garantir des produits sûrs, protégeant ainsi la santé des consommateurs.
- Investir dans la prévention et les soins, grâce aux économies réalisées et aux recettes fiscales générées.
Il est urgent de sortir de cette hypocrisie. Les défenseurs de la prohibition doivent cesser de fuir leurs responsabilités. Ils devront rendre des comptes pour avoir sciemment alimenté une politique génératrice de violence, tout en refusant d’envisager des alternatives rationnelles.
CIRC
« Parce que la prohibition, elle, a le goût du sang. »
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