A chaque pays ses usages
La prise de psychotropes existe depuis des milliers d’années mais elle n’a jamais été aussi élevée qu’aujourd’hui. Environ 271 millions de personnes, soit 5,5% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, ont consommé de la drogue* durant l’année écoulée, selon une enquête de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) publiée en 2019. C’est 30% de plus qu’en 2009. Parmi elles, près de 35 millions de personnes auraient un rapport problématique avec une drogue et nécessiteraient un traitement.
Le cannabis est la drogue la plus consommée dans le monde, avec près de 190 millions de consommateurs réguliers ou occasionnels. Suivent les opïodes (53 millions d’usagers par an, dont 30 millions de consommateurs d’opiacés comme l’opium, l’héroïne ou la morphine), puis les amphétamines et les stimulants prescrits (29 millions), l’esctasy (21 millions) et la cocaïne (18 millions).
Le type de drogue consommé varie d’un pays à l’autre, voire même d’un continent à l’autre. En Suisse, le cannabis est aussi le produit le plus consommé (7,3% de la population de plus de 15 ans durant l’année écoulée), selon Addiction Suisse. Il est suivi des amphétamines (0,8%), de la cocaïne (0,7%), de l’ecstasy (0,5%) et des hallucinogènes (0,2%). La prise d’opiacés est peu courante. En revanche, la hausse de la consommation en opïodes inquiète les milieux de la santé.
Cette carte de l’UNODC permet de connaître le succès des drogues par pays (choisir la substance avec le menu déroulant en haut à droite). Comme on peut le voir, l’ecstasy est prise essentiellement en Europe et en Australie, alors que le cannabis est consommé sur tous les continents.
Issus à 85% d’Afghanistan, les opiacés connaissent un haut taux de consommateurs en Iran (3,3% de la population), en Afghanistan (2,6%) et aux Seychelles (2,3%), alors que les opioïdes synthétiques (méthadone, Tramadol, Fenatyl) connaissent un usage élevé dans quatre pays : Serbie, États-Unis, Australie et Nigeria (plus de 4% de la population). Produite principalement en Colombie, la cocaïne est prisée dans les pays occidentaux, en Amérique latine et en Afrique du Sud.
Ces différences régionales peuvent s’expliquer par la culture ou l’histoire. Les réglementations sur le trafic de drogue n’ont pas été élaborées en considération de ces particularismes (usages cérémoniaux, médecine traditionnelle), excepté peut-être pour l’alcool.
*L’alcool n’est pas pris en considération dans l’étude
Source : rts.ch