L’Allemagne Accueille Cinq Nations Européennes pour un Sommet sur la Légalisation du Cannabis.
Berlin a été le théâtre d’une réunion internationale inédite les 18 et 19 novembre, où des représentants de six pays européens, dont l’Allemagne, ont échangé sur leurs expériences en matière de légalisation et de régulation du cannabis à des fins non médicales. Cette initiative, menée par Burkhard Blienert, Commissaire allemand aux addictions et aux drogues, s’inscrit dans une démarche visant à renforcer la santé publique et à réduire le marché illicite.
Wir haben mit dem #KCanG auch europaweit einen völlig neuen Weg eingeschlagen. Jetzt ist wichtig, zu evaluieren und den Austausch mit gleichgesinnten Staaten zu festigen. Ich habe deshalb ministerielle VertreterInnen aus CHE, CZE, MLT, NLD, LUX eingeladen: https://t.co/HK6OQxapeQ pic.twitter.com/j3WTDRXc85
— Sucht- und Drogenbeauftragter der Bundesregierung (@BdB_SD_Blienert) November 18, 2024
Des objectifs clairs pour la rencontre
La conférence, baptisée « International Ministerial on Cannabis, » réunissait des représentants du Luxembourg, de Malte, des Pays-Bas, de la République tchèque et de la Suisse. Selon Blienert, l’objectif principal était de partager les premières expériences en matière de régulation, d’évaluer l’efficacité des politiques mises en place et de discuter des approches de prévention et d’éducation.
« Malgré des décennies de prohibition et de répression, le cannabis reste l’une des substances psychoactives les plus consommées en Europe et dans le monde, » a-t-il rappelé dans un communiqué. « Il est essentiel de construire une approche fondée sur des preuves scientifiques pour réduire les risques sanitaires et contrer le marché noir. »
L’Allemagne : un modèle en construction
Depuis avril dernier, l’Allemagne a mis en œuvre une loi historique légalisant la consommation de cannabis pour les adultes, avec des mesures spécifiques telles que la décriminalisation de la culture domestique et un programme pilote pour un marché commercial. Cependant, cette réforme est sous le feu des critiques, notamment de la part des partis conservateurs, qui ont promis de l’abroger en cas de victoire aux élections prévues en février 2025.
Kristine Lütke, députée du Parti libéral-démocrate (FDP), a qualifié ces critiques d’« absurdes et déconnectées de la réalité », tandis que Kirsten Kappert-Gonther, du Parti des Verts, a dénoncé une « obsession irritante » des conservateurs pour le cannabis.
1/ Heute setzt die CDU/CSU ein einziges Thema auf die Tagesordnung: Cannabis. Während unsere Wirtschaft schrumpft und dringend einen Turnaround braucht, beschäftigt man sich mit ideologischen Angriffen auf Konsumenten. Absurd und an der Realität vorbei.
— Kristine Lütke MdB (@kristine_lutke) November 15, 2024
Die Union hat ein irritierend obsezessives Verhältnis zum Thema #Cannabis
Dabei ist klar:Die Entkriminalisierung war überfällig
Legale Alternativen zum Schwarzmarkt schützen Konsumierende u erhöhen die Sicherheit
Was es jetzt braucht, sind lizensierte Fachgeschäfte statt Verbote!— Kirsten Kappert-Gonther (@KirstenKappert) November 15, 2024
« La décriminalisation était attendue depuis trop longtemps. Des alternatives légales au marché noir protègent les consommateurs et augmentent la sécurité, » a ajouté Kappert-Gonther.
Karl Lauterbach, ministre fédéral de la Santé et figure de proue de la légalisation, a défendu la réforme en affirmant que « l’Allemagne a fondamentalement changé sa politique en matière de drogues, et cette loi mérite une chance d’être mise en œuvre. »
„Wir haben unsere Drogenpolitik bei #Cannabis grundsätzlich geändert: Weg von Verboten, hin zu #Aufklärung und mehr Sicherheit. Dieses Gesetz hat eine Chance verdient“, sagte @Karl_Lauterbach im #Bundestag bei der Aktuellen Stunde zum Cannabis-Gesetz. pic.twitter.com/3x09OJldI5
— Bundesgesundheitsministerium (@BMG_Bund) November 15, 2024
Un dialogue européen essentiel
Alors que chaque pays invité à la conférence poursuit des approches distinctes, le sommet a permis d’établir un dialogue constructif. Malte, pionnière en Europe, a légalisé le cannabis en 2021, suivie par le Luxembourg l’année dernière. Ces expériences inspirent l’Allemagne et d’autres nations à explorer des stratégies adaptées à leurs contextes respectifs.
Burkhard Blienert a souligné l’importance de cette coopération :
« Nous entrons en terrain inconnu. Il est donc crucial d’évaluer chaque étape de manière rigoureuse et de maintenir un échange étroit avec les autres pays européens ayant adopté ou prévoyant d’adopter des mesures similaires. »
Des enjeux internationaux et nationaux
Cette conférence intervient dans un contexte de pression internationale. Le Conseil des Nations Unies pour le contrôle des stupéfiants a récemment réaffirmé que la légalisation du cannabis à des fins non médicales ou scientifiques constitue une violation des traités internationaux. Toutefois, il a salué les ajustements apportés par l’Allemagne pour aligner partiellement son projet avec ces obligations.
D’autre part, en 2022, des représentants allemands avaient déjà visité la Californie pour observer les pratiques des entreprises locales de cannabis, renforçant ainsi leur expertise dans le domaine.
Vers une politique européenne harmonisée ?
Ce sommet marque une étape clé dans l’évolution des politiques européennes sur le cannabis. La collaboration entre États pourrait poser les bases d’une harmonisation des cadres réglementaires et stimuler le débat public, alors qu’un sondage de 2022 révélait un soutien majoritaire à la légalisation dans plusieurs pays européens, dont l’Allemagne.
Pour le Collectif d’Information et de Recherche Cannabique (CIRC), cette démarche démontre qu’il est possible de faire évoluer les mentalités et les lois grâce à un dialogue ouvert et fondé sur des preuves. Plus que jamais, il est crucial de soutenir les initiatives favorisant la régulation responsable, loin des méandres du marché noir et des dogmes prohibitionnistes.
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