La nouvelle émission culinaire de la plateforme de streaming se concentre sur une plante aromatique un peu différente des autres, dont la consommation serait d’ailleurs illégale si la compétition gastronomique n’avait pas lieu en Californie.
Au milieu de la préparation de son dessert, Cynthia regarde vaguement vers la caméra et lance avec un demi-sourire : “J’ai oublié ce que je cherchais. Mais putain, qu’est-ce que j’étais en train de chercher ?” Pendant ce temps, le compte à rebours défile, et pourtant, au contraire de ce qui se passe dans tous les autres concours culinaires télévisés, “les participants et les juges sont curieusement détendus”, relève The Guardian. Il faut dire que Cooked with Cannabis, émission lancée par Netflix le 20 avril, n’a pas un but uniquement gastronomique : faire planer le jury (la chanteuse et cheffe cuistot Kelis et un expert de la gastronomie au cannabis, Leather Storrs) ainsi que les invités de chaque épisode est un objectif assumé. Les candidats – des cuisiniers professionnels en lice pour la récompense de 10 000 dollars (9 200 euros) – essayent d’ailleurs de donner la concentration en principe actif, le THC, avant chaque plat.
Le résultat est une hilarité et un sentiment d’euphorie communicatifs, s’amuse The Guardian : “Si je comprends bien que les juges dans les émissions culinaires ne peuvent goûter qu’une bouchée de chaque plat afin de ne pas trop se couper l’appétit, ici tout le monde termine bien son assiette, et c’est à la fois libérateur et savoureux.”
Saumon grillé, crumble de pêche, soupe de poivron
Organisées sur le modèle d’une thématique par épisode, les trois épreuves constituent un repas : entrée, plat, dessert. De quoi prouver l’inventivité des chefs qui utilisent la plante à toutes les sauces, en recettes salées ou sucrées. On croise du beurre, de l’huile et du miel infusés au cannabis, quand ce n’est pas le produit cru râpé au-dessus d’un brocoli grillé. Le quotidien britannique ajoute :
L’émission a aussi des vertus éducatives. J’ai ainsi découvert les différentes sortes d’herbe et leurs parfums, le fait que la sativa procure surtout une euphorie cérébrale tandis que l’indica a des effets sédatifs physiques, et qu’elle doit donc être servie à la fin d’un repas pour faire descendre les convives en douceur.”
De quoi montrer aussi que la légalisation de l’usage récréatif de la marijuana, devenue réalité en 2018 en Californie, où l’émission a été réalisée, s’est accompagnée de sa banalisation et de nouvelles perspectives dans différents domaines d’activité.