NOMINATION POUR LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2021
GRAND BOUQUET CANNABIQUE DE DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS ET DES CITOYENS
#AuChanvreCitoyens!
Béatrice Budin (1961) France, activiste antiprohibitionniste et combattante pour la défense des droits des femmes, hommes et transgenres, intervenante en réduction des risques sur l’usage des drogues en milieu festif.
Start. J’ai commencé très jeune à consommer du cannabis, j’avais 14-15 ans, déjà et sans le savoir cette plante m’a sauvé la vie. En effet, suite à un traumatisme survenu quand j’avais 9 ans après le décès de ma mère, j’ai fait une anorexie sévère. Ma rencontre avec la weed c’est fait de façon concomitante et m’a permis de m’en sortir. J’ai eu une scolarité plutôt brillante durant mes jeunes années, puis la fac avec un deug de philo et une licence d’histoire. Je n’avais pas vraiment le goût des études mais bien envie d’enseigner.
Expériences. Durant mes études, je me suis perdue dans une grosse consommation d’héroïne, c’était l’époque mais contrairement à d’autres usagers j’ai toujours continué de fumer. J’ai été contaminé par le SIDA en 1992. Après quelques allers-retours par la case prison, j’ai eu en 95 une toxoplasmose cérébrale. Maladie opportuniste, le traitement de choc m’a aidé à comprendre comment le cannabis m’avait aidé à le supporter. Pour l’anecdote, mon médecin m’a surpris dans l’escalier en train de fumer en me disant « je comprend mieux pourquoi vos plats de nourriture sont toujours vides » et c’est à ce moment là que j’ai commencé à plaider les vertus du cannabis auprès de mes médecins. C’est à cette époque que j’ai commencé l’autoproduction après un voyage à Amsterdam, d’où nous avions ramené le matériel nécessaire à Nice. J’ai déménagé à Paris en 1999 et c’est là que j’ai rencontré les acteurs antiprohibitionnistes français.
À Paris, au sein du Collectif d’Information et de Recherche Cannabique (CIRC), j’ai assisté à une réflexion de fond sur la place du cannabis dans la société, avec comme point de départ le droit absolu à l’auto-culture pour l’usager et sa liberté de l’utiliser comme bon lui semble. Avec des amis, j’ai organisé l’événement Alternatives Concrètes, avec plusieurs ateliers prônant les valeurs écologiques dont un atelier/débat autour de la légalisation du cannabis que j’ai animé. Au sein de l’association Techno Plus nous transmettons des informations objectives sur l’usage des drogues en milieu festif. Avec Cannabis sans Frontières je participe chaque année aux Marches Mondiales du Cannabis organisées en France à Paris en 2001 et j’ai tenté de faire venir cet événement en province, une première à Chartres en 2015 puis à Poitiers en 2016 et en 2017 une première Marche Mondiale du Cannabis à Nantes où nous avons réussi après un franc succès à renouveler l’opération.
Toujours dans le cadre des actions qui visent le spectre complet de cette plante à quelques 500 composés et une multitude d’effets bénéfiques pour l’être humain et son environnement, le cannabis thérapeutique est devenu mon cheval de bataille.
Motivation. Je suis séropositive et seul le cannabis parvient à soulager mes douleurs, c’est le cannabis qui me tient debout et me permet d’avancer. Mais c’est illégal et je risque des amendes, voire plus. Je suis coupable d’être malade. Mais il y a des milliers des malades qui, comme moi, attendent la reconnaissance des qualités thérapeutiques du cannabis. Maintenant que les Nations Unies et les États Unis ont reconnu au plus haut niveau les vertus médicinales de cette plante, il serait grand temps que la France tienne ses engagements et organise l’expérimentation promise en 2019 mais reportée à maintes reprises. Chaque report est une insulte aux malades, voire un déni de leurs existences. Nos politiques pensent, réfléchissent pendant que les malades souffrent ! Ça fait trente ans que je me bats, je ne vais pas lâcher maintenant.
En France, les usagers de cannabis sont de plus en plus pourchassés et contrôlés. En tant que consommatrice je ne sors plus de chez moi sereinement, j’ai peur de la police qui est sensée me protéger. Et je n’oublie pas non plus que dans certains pays la situation est encore plus dramatique, l’usage de stupéfiants pouvant aller jusqu’à des condamnations à la peine de mort. Parce que cette plante a tant à nous apporter sur le plan social et économique, parce que la nature ne doit pas être illégale, je plaide pour un changement de paradigme de la politique des drogues : la Paix aux drogues. Je plaide pour la liberté de l’usage du cannabis et de la recherche sur les stupéfiants. Je plaide pour une légalisation pleine et entière du cannabis. Stop à la stigmatisation, stop aux poursuites judiciaires. Soyons unis pour une politique des drogues responsable dans le respect de l’individu et des libertés dû à toute et chacun.
#AuChanvreCitoyens!