Illustration : Le cofondateur de Tilray, Brendan Kennedy, ici photographié devant des plants de cannabis produits par son entreprise, en Colombie-Britannique, en novembre 2017
Tilray Brands a dévoilé une perte nette de 61,6 millions dollars américains lors de son plus récent trimestre, la société de cannabis ayant temporairement ralenti sa production en raison de la « marche plus longue que prévu vers la légalisation » sur certains marchés.
Parmi les marchés dont le calendrier entrave la croissance de l’entreprise de Leamington, en Ontario, se trouve les États-Unis, où Tilray « ne [s’attend] pas à ce que la légalisation se produise à aucun moment dans un avenir proche », a indiqué lundi son chef de la direction.
« Aux États-Unis, la participation au marché du cannabis récréatif a toujours été très importante pour nous et fait partie intégrante de notre stratégie à long terme », a indiqué Irwin Simon aux analystes lors d’une conférence téléphonique.
« Cependant, tant que le cannabis restera illégal au niveau fédéral aux États-Unis, nous ne nous engagerons pas directement dans des activités qui touchent la plante de cannabis afin d’optimiser pleinement la valeur et la vigueur de notre activité aux États-Unis. »
Le cannabis est légal à des fins médicales dans environ 39 États, et il est autorisé à des fins récréatives dans 19 juridictions, y compris celle du District de Columbia. Cependant, la loi fédérale le considère toujours comme une substance contrôlée de l’Annexe 1 avec un risque élevé d’abus, le plaçant dans le même groupe que des drogues plus dures, comme l’héroïne et le LSD, et rejetant ainsi tout usage médical.
Mais l’année dernière, le président américain Joe Biden a révélé qu’il effacerait toutes les condamnations pour simple détention de cannabis en vertu de la loi fédérale pour possession de cannabis et réexaminerait le statut de cette drogue en tant que substance de l’Annexe 1.
Les États-Unis ont également vu des discussions autour du Safe Banking Act, un projet de loi démocrate avec un certain soutien républicain qui permettrait aux institutions financières de travailler avec des sociétés de cannabis sans crainte de représailles, et du Marijuana Opportunity Reinvestment and Expungement (MORE) Act, qui ouvrirait la voie à une légalisation fédérale.
« Je suis frustré avec la légalisation […], rien ne s’est produit dans le domaine du cannabis », a déclaré M. Simon.
Malgré tout, le simple fait de parler de telles mesures a suscité l’enthousiasme de sociétés de cannabis telles que Tilray, Canopy Growth et Aurora Cannabis. Elles achètent depuis longtemps des participations dans des marques américaines en prévision de l’assouplissement de la réglementation aux États-Unis sur le cannabis et de la légalisation sur une base fédérale.
Une perte au 2e trimestre
Tilray a affiché lundi une perte du deuxième trimestre de 61,6 millions $US, ce qui se comparait à un profit net de près de 5,8 millions pour la même période un an plus tôt.
La perte par action du producteur s’est établie à 11 cents US pour le trimestre clos le 30 novembre, par rapport à un bénéfice net de zéro cent US un an plus tôt.
Les revenus nets pour le trimestre ont totalisé 144,1 millions $US, un chiffre en baisse par rapport à celui de 155,2 millions du deuxième trimestre précédent.
Les activités de cannabis de Tilray ont généré des revenus de 49,9 millions $US, en baisse par rapport à ceux de 58,8 millions du deuxième trimestre de l’année précédente, tandis que les activités de distribution ont vu leurs revenus glisser à 60,2 millions, comparativement à 68,9 millions un an plus tôt.
Du côté des boissons alcoolisées, Tilray a dégagé des revenus de 21,4 millions $US, alors que ceux-ci avaient été de 13,7 millions lors du deuxième trimestre précédent. Les activités de bien-être ont généré des revenus de 12,7 millions, en baisse par rapport à ceux de 13,8 millions de la même période un an plus tôt.
En excluant les éléments non récurrents, Tilray a réalisé une perte nette ajustée de 35,3 millions $US, soit 6 cents US par action, pour son plus récent trimestre, par rapport à une perte nette ajustée de 38,8 millions, ou 8 cents US par action, lors du deuxième trimestre précédent.