Les trafiquants de drogue utilisaient, jusque-là, le réseau Snapchat pour fidéliser leur clientèle. Ils y recrutent désormais des dealers. Une tendance de fond à Toulouse ?
Le 7 janvier 2020, un automobiliste est interpellé par la police, à Toulouse. Dans l’habitacle, une glacière contenant plusieurs centaines de grammes de résine de cannabis, d’herbe, de cocaïne, de MDMA. Le 18 décembre 2019, un jeune homme de 21 ans est arrêté près du stade de la Mounède. Son sac sent l’herbe à plein nez. Il transporte également du cannabis et de la coke conditionnés pour la vente.
Quelle marchandise sur le « four » aujourd’hui ?
Point commun de ces dealers, en dehors du caractère illicite de leur « cargaison » ? Tous deux affirment avoir été recrutés via Snapchat. Pour les ignorants qui n’osent pas l’admettre (essentiellement les plus de 25 ans), ce réseau social propose l’échange de fichiers sur une durée (très) limitée, allant de une à dix secondes. Au-delà, le message s’auto-détruit.
Toujours à la pointe de la technologie et des techniques marketing pour toucher et fidéliser une clientèle jeune, les trafiquants de stupéfiants utilisent cette appli pour diverses raisons : détailler la marchandise présente sur le « four » (point de vente, souvent la cage d’escalier d’un immeuble, ndlr), parfois plusieurs fois par jour, ainsi que les prix en vigueur ; indiquer aux clients les passages des patrouilles de police (sic) afin d’éviter toute mauvaise rencontre ; proposer des promotions en fonction des arrivages…
« Chez nous, pas de pénurie »
En deux clics sur Twitter, des adresses Snap de dealers toulousains apparaissent. La prise de contact est directe. Deux minutes à peine. La livraison à domicile est explicitement proposée. Tout, en somme, pour faciliter la vie du consommateur. Un policier toulousain ne peut réprimer un soupir :
On évoquait dernièrement une certaine pénurie de produits sur Toulouse et une augmentation des prix dues aux dernières saisies réalisées par les forces de l’ordre. L’un des points de deal a communiqué sur Snapchat pour indiquer à ses clients que chez eux, il n’y avait pas de pénurie…
« La technologie évolue, on s’y adapte »
Désormais, Snapchat serait donc également devenue une succursale de Pôle Emploi pour des profils tentés par l’argent facile. Un enquêteur des stups confirme à Actu Toulouse :
C’est un phénomène qu’on a vu apparaître il y a deux ans sur Paris. Des points de deal utilisaient Snapchat pour recruter des livreurs à domicile ou des guetteurs. Il n’est pas étonnant que cela arrive aujourd’hui à Toulouse pour dénicher des dealers. D’ailleurs, sur ce type de réseau social, on trouve aussi des annonces pour encaisser des chèques volés contre un petit billet, ou des offres de services de prostituées. Les méthodes des trafiquants changent. La technologie évolue. La police s’y adapte.
Des contrats rédigés noir sur blanc !
Un fin connaisseur du sujet décrypte :
Il n’est pas étonnant que ces structures recrutent sur Snapchat. Ce sont des organisations commerciales, illégales, certes, mais semblables aux autres. Pour venir travailler au sein de ces structures, des gens sont capables de prendre le train tous les jours et de faire 200 km. On leur rédige même des contrats !
Et cela va plus loin. S’ils se font attraper avec la marchandise, ils doivent rembourser leur crédit en venant travailler un certain nombre d’heures gratuitement. Tout est inscrit noir sur blanc. Certains utilisent l’américain Snapchat, d’autres préfèrent le russe Telegram. Dans un cas comme dans l’autre, en dehors des affaires de terrorisme, il est quasi impossible pour les forces de l’ordre de faire aboutir des demandes de réquisitions pour ces messageries étrangères, cryptées, donc sécurisées.
Une console de jeux à gagner
On s’y est (tristement) habitué. Les « petits » dealers s’adossent désormais à une structure qui emploie les mêmes méthodes que la grande distribution. Le « biz » inclut cartes de fidélité ou goodies (briquet, feuilles et machine à rouler), parfois décorés aux couleurs du point de deal.
Récemment, selon Le Parisien, un four de Grenoble a organisé une tombola pour ses plus fidèles clients. Le gagnant a été invité à se présenter avec son ticket. Il est reparti avec… une console de jeux.
Source : actu.fr
Et oui, il faudra un jour que l’on comprenne que ce n’est pas la peine d’essayer d’interdire ! Il y aura toujours de nouveaux moyens, de nouvelles technologies et ceux qui veulent interdire pourront continuer d’essayer de s’adapter ça ne changera rien. A quand une prise de conscience et une légalisation des choses avec de vrais magasins légaux qui payent des salaires et des taxes. A quand une belle industrie du cannabis comme on peut le voir dans des pays modernes qui ont compris qu’ils n’avaient rien à gagner à interdire ! Vraiment marre de ces mentalités arriérées !
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