TEMOIGNAGE FRANCE 3. Les vidéos de trafiquants armés à la cité Mistral de Grenoble étaient « mises en scène », selon le rappeur Corbak Hood qui les a utilisées dans son clip musical. Il affirme que les armes étaient factices. Une enquête judiciaire est en cours pour faire la lumière sur cette affaire.
Quelques jours plus tôt, deux vidéos avaient suscité l’indignation sur les réseaux sociaux et déclenché une passe d’armes entre le maire de Grenoble, Eric Piolle, et le ministre de l’Intérieur. Sur la première, filmée depuis un immeuble par un homme se présentant comme un habitant du quartier, on voit un groupe de trafiquants lourdement armés en train de surveiller un point de deal. Ces images n’apparaissent pas dans le clip de rap. Et dans la seconde vidéo, des hommes habillés de la même manière posent devant une table garnie de friandises et de produits stupéfiants.
« Ca faisait un petit moment que je rappais et ça galérait un peu. Il y avait une opportunité de buzzer et je l’ai utilisée », affirme simplement Corbak Hood. Il explique avoir tourné son clip et « laissé fuiter » des images avant sa diffusion pour en faire la promotion. « J’ai attendu que le buzz prenne, que ça monte et là, j’ai balancé le clip, c’était le bon moment. Je ne m’attendais pas à ça, ça m’a choqué (…) 30 000 vues, je m’attendais pas à ça. »
Plusieurs questions restent toutefois en suspens. S’agissait-il vraiment d’armes factices ? Qu’en est-il de la drogue ? Y a-t-il un lien avec la série de règlements de comptes survenue à Grenoble au cours des dernières semaines ? « C’était des armes à billes, des fausses armes comme vous pouvez le voir dans le clip », répond le jeune homme. Et sur la table, « c’est du CBD (du cannabidiol, substance réglementée en France, NDLR), c’est pas considéré comme de la drogue ».
Source : France3-régions.francetvinfo.fr