L’Ukraine franchit un cap historique en approuvant les premiers produits de cannabis médical
Un nouveau chapitre s’ouvre en Ukraine avec l’approbation officielle des premiers produits à base de cannabis médical. Cette avancée majeure, annoncée par Olha Stefanyshyna, vice-première ministre chargée de l’intégration européenne et euro-atlantique, marque une étape clé dans la mise en œuvre de la légalisation du cannabis à usage médical. Les gouttes orales, développées en Espagne, sont les premiers produits à être enregistrés et devraient être disponibles dans les pharmacies ukrainiennes dès ce début d’année.
Traduction : Le premier médicament à base de cannabis enregistré en Ukraine ! Une marque espagnole a officiellement enregistré le premier ingrédient pharmaceutique actif sur le marché ukrainien. Le médicament pourrait bientôt être disponible dans les pharmacies. Les premiers médicaments seront disponibles sous forme de gouttes orales et les patients pourront recevoir des médicaments à base de cannabis médical par prescription électronique. Ils seront disponibles dans les pharmacies autorisées à vendre au détail, à fabriquer et à distribuer des substances narcotiques. L’enregistrement des premiers médicaments est une grande victoire pour les patients ukrainiens qui se battent depuis six ans pour vivre sans douleur.
Un cadre législatif adapté aux besoins des patients
La loi ukrainienne sur le cannabis médical, signée en février 2024 par le président Volodymyr Zelensky, autorise désormais l’utilisation du cannabis, de ses extraits et de ses teintures, sous réserve de restrictions précises. Les patients souffrant de maladies graves et de troubles de stress post-traumatique (TSPT), en particulier ceux liés au conflit armé avec la Russie, sont au cœur de cette réforme. Selon les données fournies par l’Association ukrainienne du cannabis médical, plus de 60 % des vétérans de guerre consultés souffrent de TSPT, et une majorité d’entre eux expriment un intérêt pour les traitements à base de cannabis. Par ailleurs, les produits pourraient également bénéficier à plus de 1,5 million de patients atteints de maladies chroniques comme l’épilepsie ou la maladie d’Alzheimer. Bien que la loi mentionne principalement le cancer et le TSPT comme conditions admissibles, les demandes de patients souffrant d’autres pathologies poussent à élargir les indications thérapeutiques, ce qui reflète un besoin croissant et varié dans la population ukrainienne.
Un processus entravé, mais résolument porté par l’élan réformiste
Malgré une tentative de blocage par l’opposition, qui avançait des arguments sur les risques supposés de dépendance et de détournement des produits médicaux, la loi a été adoptée à une large majorité. Les détracteurs ont également exprimé des inquiétudes quant à une potentielle banalisation de l’usage du cannabis dans la société, mais ces objections n’ont pas empêché les partisans de la réforme de convaincre le Parlement de la nécessité de cette avancée pour la santé publique. Depuis l’été dernier, les autorités se sont concentrées sur la mise en place des structures nécessaires pour l’approbation et la distribution des produits. En parallèle, des efforts significatifs sont déployés pour former les médecins ukrainiens aux traitements à base de cannabis médical, comme l’a souligné Hanna Glushchenko de l’Association ukrainienne du cannabis médical.
Traduction : Les premiers médicaments du cannabis médical ont été enregistrés en Ukraine ! Hourra
Une volonté politique affirmée malgré les obstacles
Le président Zelensky a déclaré que cette réforme est nécessaire pour soulager les souffrances des Ukrainiens, en particulier dans le contexte de la guerre. Par exemple, Oleksandr, un ancien soldat souffrant de TSPT, a témoigné de l’espoir que lui donne cette nouvelle loi, affirmant que l’accès à des traitements médicaux adaptés pourrait transformer sa vie et celle de nombreux autres vétérans. « Nous devons enfin légaliser les médicaments à base de cannabis pour tous ceux qui en ont besoin, avec une recherche scientifique rigoureuse et une production contrôlée en Ukraine », a-t-il affirmé.
Une approche contrastant avec celle de la Russie
Alors que l’Ukraine avance vers une approche pragmatique et humaine, son voisin russe maintient une posture inflexible et répressive vis-à-vis du cannabis. Cette opposition est évidente sur la scène internationale, où Moscou critique fermement les initiatives de légalisation, comme celle du Canada.
Un exemple inspirant pour la France et l’Europe
L’Ukraine montre que même dans un contexte de crise majeure, une volonté politique forte peut résoudre des problèmes de santé publique en adoptant des solutions novatrices. Par exemple, lors de la crise économique grecque, des initiatives locales ont émergé pour pallier les faiblesses du système de santé, démontrant que les approches innovantes peuvent être efficaces dans des contextes très différents. En France, la situation reste marquée par des blocages similaires à ceux que l’Ukraine a surmontés. Cet exemple pourrait servir d’impulsion pour redéfinir notre propre approche face au cannabis médical et répondre aux attentes des patients en souffrance.
L’équipe du CIRC félicite les autorités ukrainiennes pour leur détermination et continuera de soutenir l’accès équitable au cannabis médical partout dans le monde. En parallèle, nous envisageons d’intensifier nos efforts pour appuyer des initiatives similaires, en partageant des ressources, des témoignages, et des stratégies efficaces avec d’autres pays confrontés à des défis similaires. Restons mobilisés pour que ce modèle inspire d’autres nations, à commencer par la nôtre : la France !
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