Repéré par Louise Beda-Akichi —
ll n’est pas non plus le signe d’une meilleure qualité du produit.
ll n’est pas non plus le signe d’une meilleure qualité du produit.
Il n’existe aucune corrélation entre le taux de tétrahydrocannabinol (THC) et la faculté psychotrope du cannabis. Une récente étude prouve que cette croyance fermement ancrée dans les mentalités est en fait erronnée. Le cannabis est composé d’un mélange de différentes substances, il ne se limite pas au THC.
Aux États-Unis, les révélations exposées dans cette étude pourraient faire l’effet d’une bombe, car de nombreux coffee shops utilisent ce critère pour vendre leurs produits au prix fort. En réalité, une multitude de facteurs entrent en jeu dans l’intensité du cannabis, excepté dans le cas de la nourriture qui est cuisinée à partir de sa plante. Prenez garde au niveau de THC de votre herbe, car il influera sur l’effet psychotrope de votre plat.
Pour arriver à ce constat, des scientifiques de l’université du Colorado se sont appuyé·es sur un échantillon de 121 consommateurs et consommatrices. La population test a été séparée en deux groupes, consommant la drogue de façon distincte. Le premier groupe a utilisé uniquement des concentrés de la substance, riches en tétrahydrocannabinol; le second uniquement des fleurs de cannabis, plus légères en THC.
Les fonctions cognitives des participant·es ont été observées avant, pendant et après leur prise de substance. Les résultats ont montré que les personnes ayant pris la drogue la plus riche en THC n’étaient pas forcément les plus défoncées. «Les personnes ayant pris de fortes doses de THC étaient bien moins affectées que ce que nous pensions», confirme le co-auteur de l’étude, Kent Hutchinson.
Avoir du flair
Pour savoir si vous vous apprêtez à fumer un joint de bonne qualité, sentez votre cannabis. Cela n’est malheureusement pas toujours possible car aux États-Unis, par exemple, les boutiques qui en vendent le commercialisent dans de petits sachets.
De nombreux commerces sont équipés de petits pots « testers » faits pour humer les produits. La crise sanitaire implique cependant que ces échantillons risquent de ne plus être mis à disposition.
Une combine commerciale
Si le mythe du taux de THC persiste, c’est surtout parce que cela arrange bien les commerçant·es, explique Chris Roberts, dans un article pour Forbes. Les acteurs de la filière exploitent ce secret de polichinelle pour gagner plus d’argent. Ils n’ont aucun intérêt à révéler que cette croyance n’est qu’un écran de fumée.
Neil Dellacava, fondateur de sa propre entreprise de cannabis, confirme : « Quand les gens font leurs emplettes, ils cherchent deux choses: le prix et le niveau de THC. » En attendant que les consommateurs et consommatrices lambda ne réalisent que le taux THC n’a rien à voir avec la qualité de la drogue qu’elles achètent, les personnes qui s’y connaissent peuvent profiter de produits à moindres coûts.
Source : slate.fr