« Cannavid », c’est le nom d’une étude lancée par deux associations Bus 31/32 et Plus Belle la Nuit, en collaboration avec l’Institut national de la santé et de la recherche de Marseille (Inserm). L’objectif de cette recherche est d’évaluer l’impact du confinement sur la consommation de cannabis et d’autres drogues.
Avec pas moins de deux cent soixante questions listées, l’enquête « Cannavid » est pilotée par les associations marseillaises Bus 31/32 et Plus Belle La Nuit, en partenariat avec l’Institut national de la santé et de la recherche de Marseille (Inserm).
Comme son nom l’indique, cette enquête s’intéresse aux conséquences du confinement sur les usages, les pratiques et la santé des consommateurs réguliers de cannabis. Le questionnaire analyse notamment le vécu de la situation, la gestion de la pénurie et l’usage de substances psychoactives.
Les fumeurs réguliers de cannabis peuvent répondre de manière anonyme à ce questionnaire d’une quinzaine de minutes. Mise en ligne le 17 avril, l’enquête récoltait 1 500 réponses en 24 heures. Elle en dénombre aujourd’hui plus de 4 000 valides.
Pour rappel, d’après les chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), la consommation régulière de cannabis concernerait 1 million de personnes en France.
Un nombre de réponses record
« Un tel engouement pour une enquête scientifique est rare. Ce succès vient notamment du fait qu’elle soit portée par des associations, ce qui permet aux usagers de se retrouver dans les questions », précise Perrine Roux, chercheuse à l’Inserm. Désormais, l’objectif avant la clôture de l’enquête, prévue le 11 mai, est de diversifier le plus possible les profils des usagers interrogés.
Un sevrage parfois imposé par la situation actuelle
Les estimations provisoires montrent que 7 % des sondés ont dû arrêter totalement leur consommation, « autant de personnes potentiellement en difficulté », explique Victor Martin, chargé de projet réduction des risques au BUS 31/32.
En effet, le confinement peut parfois provoquer un sevrage forcé, source de souffrances. « À l’inverse du tabac et de l’alcool qui restent accessibles, il n’y a pas vraiment de solutions proposées pour les fumeurs réguliers de cannabis. Ils doivent parfois braver le confinement pour s’en procurer », ajoute-t-il.
Suzanne Prez
Source : lamarseillaise.fr