Une mission d’information parlementaire devrait être prochainement lancée et annoncée. Il s’agit d’une demande des députés LREM, selon Europe 1.
Par LePoint.fr
La légalisation du cannabis en France fait débat. Qu’il s’agisse d’une légalisation d’un cannabis à usage thérapeutique ou bien récréatif et de bien-être. Le premier devrait bientôt entrer dans une phase d’expérimentation, mais le second et le troisième usage rencontrent toujours une réelle résistance. Pourtant, selon les informations révélées par Europe 1, dans les jours qui arrivent, une mission d’information parlementaire sur le sujet devrait être lancée à la demande des députées de la majorité LREM.
L’objectif de l’opération est de dédramatiser quelque peu le débat et de pouvoir, à terme, transformer la question de la légalisation du cannabis récréatif en une véritable proposition de campagne dans le cadre de l’élection présidentielle de 2022, à en croire certains députés. Auprès de la station de radio, un parlementaire indique qu’à l’heure actuelle, le débat est quelque peu fermé, étouffé par trop de « positions dogmatiques, de caricatures ».
L’objectif serait donc de prendre modèle sur ce qu’a fait Justin Trudeau au Canada, explique Europe 1. Le Premier ministre avait promis la légalisation du cannabis récréatif lors de sa campagne et il a tenu parole par une loi entrée en vigueur en octobre 2018. En France, les députés de la majorité souhaitent donc étudier à la fois les usages thérapeutiques du cannabis, mais également les usages récréatifs et de bien-être, et ce, pendant un an.
Des enjeux d’ordre et de santé publique
Auprès d’Europe 1, un député marcheur se désole notamment du manque d’informations concernant le cannabis de bien-être : « Personne ne sait ce que c’est. » Or, souligne la station, ce cannabis-là ne contient pas de THC, la fameuse molécule euphorisante. Il peut prendre la forme de compléments alimentaires, ou encore de cosmétiques. Mais la véritable opposition concerne une possible légalisation du cannabis récréatif, qui implique des enjeux de santé publique, mais aussi d’ordre public. Un cadre LREM juge en effet que le cannabis est un élément « stabilisateur des banlieues ». Ce qui, selon lui, entraîne un ensemble de questions si l’on souhaite légaliser l’usage récréatif de la substance. « Faut-il associer à la réflexion des petits délinquants, revendeurs, si on veut créer une filière économique ? » demande-t-il.
Au Canada, la loi d’octobre 2018 laisse aux 13 provinces et territoires du pays la responsabilité d’organiser la vente de cannabis. Ainsi, comme le rappelle Capital, certaines régions comme le Québec ont opté pour l’ouverture de magasins publics, tandis que d’autres ont décidé de parier sur des magasins privés. La vente en ligne est autorisée dans tout le pays. Quant à l’âge légal pour en acheter, il a été fixé à 18 ans par la loi fédérale. L’ensemble des provinces a toutefois décidé de relever cet âge à 19 ans, à l’exception du Québec (qui prévoit de fixer un âge légal à 21 ans) et de l’Alberta.
Source : https://www.lepoint.fr/societe/vers-l-autorisation-du-cannabis-recreatif-01-07-2019-2322054_23.php