L’expérimentation du cannabis thérapeutique devrait être votée ce jeudi par les députés. La France s’oriente vers un usage réglementé, ce qui se fait déjà dans 19 pays de l’Union Européenne. Rien à voir donc avec le cannabis « récréatif ». À Dijon, Chris l’utilise pour calmer ses douleurs. Entretien.
Dijon, France
L’amendement est défendu par Olivier Véran, le rapporteur du budget sur la sécurité sociale. Il concerne les patients qui sont en impasse thérapeutique, pour qui aucun traitement contre le douleur n’est efficace. Le cannabis thérapeutique pourra être utilisé contre les effets secondaires de la chimio-thérapie, pour certaines formes d’épilepsie et de scléroses en plaques, en soins palliatifs et aussi dans les cas de maladies du système nerveux. Et ça sans limite d’âge.
Une pratique très encadrée
Mais ce cannabis thérapeutique ne sera donné qu’après l’échec de tous les autres traitements. L’essai qui doit démarrer l’an prochain est encore plus encadré. Il concerne uniquement 3.000 patients. Et les médecins et pharmaciens qui pourront prescrire du cannabis thérapeutique auront l’obligation de se former. Pour ce qui est la forme des traitements : pas question de fumer ce cannabis. Il sera donné soit sous forme d’huile et de fleurs séchées. Soit en solutions buvables, en gélules ou avec des patchs.
Chris, un Dijonnais, consomme déjà du cannabis pour calmer ses douleurs
Chris vit à Dijon, ce trentenaire a eu un très grave accident de moto en 2013 dans lequel son amie a perdu la vie. Lui qui fumait quelques joints de temps en temps a stoppé cette consommation « récréative » mais confesse avoir recours au cannabis « thérapeutique ». « En plus du moral, j’ai toutes les douleurs osseuses et musculaires, toutes ces douleurs sont amoindries voire évincées grâce au chanvre, au cannabis » témoigne-t-il. Un cannabis qu’il utilise sous différentes formes « en huile et en fleurs ». « La fleur je la vaporise avec un appareil pour éviter l’ajout de tabac, ça me soulage vraiment et il n’y a pas d’effets secondaires, je ne me vois pas m’en passer ».
Le jeune homme a bien conscience d’être dans l’illégalité
« Les gens sont persuadés que c’est une histoire de drogue. Mais en fait c’est complètement faux. Pour moi je suis dans une illégalité de « pt’it joueur » car il n’y a aucun effet planant, aucun effet défonce. Je ne vois pas pourquoi on dit aux gens qui souffrent et veulent se soigner pour vivre décemment qu’en se soignant ils sont dans l’illégalité. Laissez tranquilles les gens qui se soignent » conclut-il.
Source : France Bleu Côte d’Or