L’on connait la tendance des « cannabinophobes » à user de tous les stratagèmes pour décrier la « plus populaire des drogues illicites ». Ils n’hésitent pas généralement à employer les « arguments » les plus absurdes, quitte à ce que ceux-ci soient par la suite démentis par les faits. Comme on le sait, quelle que soient la nature du mensonge proféré, il en reste toujours quelque chose dans l’inconscient collectif. Ce fut le cas avec grotesque « théorie de l’escalade » que même ses promoteurs n’osent plus employer.
Ces jours-ci, c’est l’idée que le cannabis pourrait être à l’origine de violence ou de meurtre, en tout cas de troubles psychotiques pouvant y mener que l’on avance. On n’est pas loin de revenir sur la définition du mot « assassin », longtemps présumé venir du mot « haschischin », ce que les plus sérieux linguistes ont depuis réfuté. Mais le mal est fait, et nos médias de souligner – sans doute sur l’insistance implicte de quelques communiqués de presse des autorités – la « consommation massive de cannabis » de l’auteur de l’agression survenue à Villeurbanne.
Il est une question qu’on ne se pose cependant jamais en la matière. Si l’on insiste généralement à stigmatiser les individus cannabinophiles impliqués dans des accidents routiers ou des crimes, on ne cherche pas à savoir, par exemple, combien d’accidents de la circulation sont évités du fait que beaucoup d’automobilistes adoptent une conduite prudente sous les effets du cannabis. Pas plus qu’on ne se demande si les personnes étant intervenues pour neutraliser l’auteur de l’agression de samedi, avaient elles-mêmes consommé du cannabis au préalable.
Selon la façon dont on évoque ce sujet, la présentation de l’usage du cannabis ou de toute autre drogue, peut être à charge ou non. Dans le contexte de prohibition que nous connaissons, cela n’a rien d’anodin en devenant un potentiel argument aussi stupide qu’irrationnel.
Tout est donc question d’interprétation. Seul un esprit critique peut ainsi distinguer ce qui relève de l’information ou de la pure propagande. Et l’on ne peut pas dire que sur un sujet aussi sensible que la politique française des drogues, l’ambiance soit à la sérénité et à la pondération.
Fédération des CIRC