Le vin, c’est super, le cannabis, c’est de la merde: pour le gouvernement, la discussion est close.
J’adore la drogue: dans vingt, trente ans, y’en n’aura plus.
Ce n’est pas un pronostic personnel, c’est plutôt une observation générale, nourrie par les propos répétés de l’actuel ministre de l’Intérieur. Ce monsieur qui aime proposer des derniers verres lourdement, mais qui, visiblement, n’aime pas les substances qui font planer doucement. Pire, pour lui, la drogue c’est de la merde, rien que ça. Du caca boudin.
Et pire encore, Gégé nous explique semaine après semaine que celles et ceux qui en prennent, ce sont les complices des voyous, des brigands, des bandits de grand chemin, et des gens qui mangent des chatons au petit-déjeuner. Ah non, ça c’est Alf, pardon. Mais si, Alf, souvenez-vous, l’extraterrestre qui avait des faux airs de Jean Lefebvre qui aurait raté sa couleur et passait son temps à essayer de se faire des sandwiches matou-mayonnaise dans cette série télévisuelle des années 1980.
Aaaaah les années 1980… Ça c’est sûr, il a beau être né dedans, le Gégé, il aurait pas trop kiffé les eigthies, parce que je peux vous dire que les soirées se terminaient pas toutes avec une grande tasse de camomille bien chaude. Ou un dernier verre.
Mais revenons à nos veaux, vaches, moutons et à toutes ces créatures qui apprécient l’herbe. Pas les cochons: eux, la chlorophylle c’est bof leur truc et c’est plutôt l’absence de consentement qui les fait planer. Mais assez parlé du Festival de Cannes, j’y reviendrai la semaine prochaine, promis.
Bref, la drogue c’est pas bien. Mais le vin, apparemment, c’est cool.
Tu peux boire du beaujolais plus très nouveau du soir au matin, en inonder des céréales et cogner ta femme après, ça, le gouvernement trouve ça très bien, parce que le vin c’est comme la bagnole, on l’adore. Le vin et la bagnole en même temps, on évite, même si bon, comme dirait Michel Sardou, quelle époque de merde, on peut même plus conduire bourré à 180 kilomètres/heure sur l’autoroute en fumant des clopes dans la tronche des mômes pas attachés à l’arrière…
Salauds de wokes, ils nous auront tout pris.
Bref, le vin c’est la France, nos régions ont du talent, même avec 14,5°C et autant de sulfites que de pesticides de l’autre côté du bouchon. Le vin c’est super, la drogue c’est de la merde, la discussion est close.
Pourtant, sans drogue, surtout quand elle est douce, l’art, la musique et le cinéma seraient quand même un peu plus chiants, comme dirait Léa Salamé. Sans drogue, la carrière des Beatles aurait duré trois semaines maximum, Dalí aurait vendu des montres connectées chez Decathlon, et ne me lancez même pas sur la littérature, parce que sans substances illicites, Alice, elle se serait juste éclaté deux ou trois points noirs face au miroir.
Mais non, pour le ministre de l’Intérieur, qui au passage ferait peut-être mieux de mettre un peu plus d’énergie à s’occuper de l’extérieur vu l’ambiance en Nouvelle-Calédonie* ou à Mayotte, mais aussi pour l’ensemble de ce gouvernement de jeunes dehors, vieux dedans, fumer un joint c’est avoir du sang sur les mains. Ouais, même si t’es végétarien.
Alors même si Darmanin a déjà prévu de se tirer pour aller lancer sa fusée 2027 plus loin, quelque chose me dit que la légalisation, c’est pas pour demain. À moins qu’Uber se lance dans l’Ubeuh?
Allez, vivement lundi.
* Ah, quelle merveilleuse idée que serait d’envoyer notre cher Gégé, en Nouvelle-Calédonie !