Donald Trump a ordonné le transfert de navires et d’avions vers le commandement sud de l’armée américaine, pourtant touchée par le Covid-19. Principale cible de cette opération : le Venezuela.
Alors que l’armée américaine est fortement affectée par la pandémie de Covid-19, Donald Trump a annoncé, mercredi 1er avril, le lancement d’une vaste opération antidrogue en Amérique latine. Le président américain entend ainsi « protéger le peuple américain du fléau mortel des drogues illégales », a-t-il souligné en ouvrant sa conférence de presse quotidienne sur la lutte contre le coronavirus.
Le ministre de la défense, Mark Esper, a précisé que le président avait ordonné le transfert de destroyers, de navires de combat et d’avions de surveillance supplémentaires vers le commandement sud de l’armée américaine, qui couvre l’Amérique du Sud. « Ces forces supplémentaires vont quasiment doubler notre capacité à mener des opérations antidrogue dans la région », a précisé le chef du Pentagone.
Le Venezuela en ligne de mire
L’objectif est clair : déstabiliser un peu plus le pouvoir vénézuélien, jugé illégitime par Washington depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro à la présidence. « Des acteurs corrompus comme le régime illégitime de Maduro au Venezuela dépendent du trafic de drogue pour maintenir leur régime oppressif au pouvoir », a ainsi ajouté le ministre de la défense.
Le chef d’état-major, le général Mark Milley, a prévenu que le coronavirus n’empêcherait pas les États-Unis de se défendre par des mesures « agressives » contre le trafic de drogue. « Vous ne passerez pas », a-t-il lancé. « Ce n’est pas le bon moment d’essayer de pénétrer aux États-Unis. Nous sommes l’armée américaine. Nous défendrons notre pays, quel que soit le prix à payer ».
Cette annonce martiale intervient alors que l’armée américaine, très impliquée aux États-Unis dans la lutte contre le Covid-19, est confinée dans ses bases dans le monde entier pour protéger ses rangs de l’épidémie. Un porte-avions nucléaire, l’USS Theodore Roosevelt, est même en cours d’évacuation partielle à Guam, dans le Pacifique, pour tenter d’enrayer une contamination galopante au coronavirus.
Source : Lemonde.fr